Mis à jour le 10 mai 2021
Oui, on peut lire de tout !
Et ne pas lire ! On a aussi le droit de sauter des pages, de ne pas finir un livre, de relire, de lire n’importe quoi etc…Ami lecteur : tu es libre !
Selon les droits du lecteur imaginés par Daniel Pennac , dans son ouvrage » Comme un roman » chez Gallimard, (ici magnifiquement illustré par Quentin Blake !).
Mais pas avec n’importe qui, aurait ajouté le regretté Pierre Desproges…
J’en ai tiré aussi cette étrange devise : qu’importe le flacon pourvu que l’on ait livresque !
Car entre temps, s’était greffé un faux débat des supports : livres physiques vs livres numériques. Et auparavant, il y avait la querelle des amateurs de livres anciens, d’occasions ou neufs et son corollaire prix fixe ou non.
Et avant cela, l’hérésie du livre imprimé (cher à la galaxie Gutenberg de Mcluhan) face au livre manuscrit. Sans parler du livre cousu avec des pages à feuilleter, le codex, opposé au rouleau que l’on déroule de bas en haut, le volumen (ça ressemble au smartphone mais ça fait travailler beaucoup plus les bras que les doigts !). Ad nauseam jusqu’aux tablettes (!) gravées mésopotamiennes, supports des premières traces d’écritures et de lectures !
Adonc, il est bon de rappeler que l’accès à la connaissance n’est PAS une question de supports, de médiums, d’époques ni de lieux mais bien de volonté et de plaisir éminemment personnel. « Le médium est le message » enfonce McLuhan.
De futile à utile, il n’y a qu’une lettre
l’essentiel est d’activer l’appétence et de l’entraîner à son rythme ! La motivation là aussi est comme un muscle, elle se bonifie en l’entretenant ! En cette matière soyez donc votre propre coach ! Un coach bienveillant, exigeant, dilletante qu’importe vous dis-je !
Et pour se faire tous les intermédiaires sont bons : amateurs comme professionnels. Libraires, bibliothécaires, enseignants, critiques, familles, amis : ces sphères si proches et qui parfois se parasitent, se jalousent et se jugent au lieu de collaborer !
Le lecteur saura de lui même se confronter à la nécessité de passer de cercles en cercles à son rythme et suivant ses besoins.
Car comme le dit encore Daniel Pennac, il existe deux sortes de relais pour transmettre l’accès à la lecture : les gardiens et les passeurs !
Et parfois, l’oubli du lecteur, de son envie, transforme les meilleures compétences du monde en un modèle figé et absolument rédhibitoire, reléguant alors le plaisir très loin derrière les doxas documentaires, pédagogiques ou littéraires.
Le fameux combat de Guillaume de Baskerville dans » le nom de la rose » d’Umberto Eco : le savoir est dangereux surtout par le rire !?
D’abord la lecture paraît être un temps pour soi, puis rapidement elle s’échappe aussi, presque malgré nous, surtout quand elle nous enthousiasme : on n’a plus qu’une envie la partager ! Et ça marche depuis l’invention des livres ! Depuis les premières bibliothèques en passant par les salons littéraires des 17ème et 18ème siècles jusqu’au booktubeuses et bookstagrammeuses (oui il y a beaucoup de femmes et c’est tant mieux !).
Car la vraie lecture relève de la méditation ET de la médiation ; encore une histoire de lettre(s).
In fine :
N’espérez pas vous débarrasser des livres !
Quelques lectures :
Comme un roman, Daniel Pennac, Folio Gallimard
La galaxie Gutenberg, Marshall McLuhan, biblis CNRS.
N’espérez pas vous débarrasser des livres, Umberto Eco, Jean-Claude Carrière, Livre de Poche biblio Essais
Le nom de la rose, Umberto Eco, Livre de Poche et le film de Jean-Jacques Annaud avec Sean Connery !
Marc-Olivier Amblard