Comment aider quelqu’un à se « débarrasser » de son stress? C’est la question à laquelle je suis confrontée quotidiennement. Faut-il lui conseiller de dormir plus? D’ajouter à son emploi du temps déjà bien chargé des temps d’exercices de méditation, de sophrologie, de relaxation? De faire 3 heures de sport par semaine, peu importe qu’il ou elle apprécie le sport?
Voilà d’excellents moyens de faire s’enfuir n’importe quelle personne déjà stressée! Les solutions proposées pour réduire le stress entrainent souvent une surcharge des emplois du temps et une culpabilité qui finissent par faire augmenter……. le stress.
Il ne s’agit bien entendu pas de minimiser les conséquences d’un stress chronique ou de relativiser les qualités de techniques ayant fait leurs preuves. Mais si nous prenions un peu de hauteur dans le débat et la discussion? Intéressons-nous peut-être à notre perception des défis qui nous entourent.
Tout est affaire de perception
Tout d’abord, le stress est une « faculté » très utile, en cas de crise, il nous permet d’agir de manière plus juste, plus rapide, plus précise….. mais cette facette du stress fera l’objet d’un autre article. En tous cas, ne nous culpabilisons pas de nous sentir stressés, ce qui est normal et même sain dans une certaine mesure. Si nous ressentons une pression excessive, que nous avons le sentiment de ne plus pouvoir faire face, alors il est sans doute temps de nous interroger et de faire évoluer les choses.
Il y a « stress » quand la balance entre la perception de ce qui nous est demandé et la perception de nos capacités à répondre à ces attentes est en déséquilibre.
D’où vient la pression
Quand ce déséquilibre est trop important, nous ne parvenons plus à faire la part des choses. Mais quelle est l’origine de « ce qui nous est demandé »? Notre patron? Nos amis? Notre famille? La société? Nous-même peut-être? Certains éléments ont une source externe, mais nous en créons certains autres…..
Être calme en toute circonstance, positif tous les matins dès le réveil, motivé, entreprenant, équilibré, manger sainement à chaque repas, avoir une hygiène de vie irréprochable, ne jamais se mettre en colère, travailler sur les projets avant les dernières heures, supporter avec flegme les collègues ou supérieurs dans toutes les situations, faire du sport trois fois par semaine, lire le dernier Nobel…… cette liste n’est qu’une ébauche, chacun d’entre-nous l’enrichit selon ses attentes!
Acceptons de baisser certaines de nos exigences.
Comment? Renoncer à toute ambition personnelle, toute chance de nous améliorer?
Non bien sûr. Il faut cependant accepter de ne pouvoir tout faire tout de suite à la perfection, déléguer (dans la sphère professionnelle comme dans la sphère privée), ajuster nos attentes par rapport à nous-même. Nous fixer des buts réalistes et objectifs. Décider de travailler 2 heures sur un projet plutôt que de vouloir absolument le finir, ce qui signifie bien sûr une organisation à long terme…
Faire la différence entre ce que nous contrôlons et ce qui est hors de notre contrôle
Prendre quelques instants pour nous poser la question de savoir ce qui est réellement sous notre contrôle et important pour nous maintenant et dans notre futur.
Nous ne pouvons par exemple contrôler le ressenti des autres ni modifier leur interprétation des situations et il ne vaut pas la peine de s’inquiéter pour des éléments qui seront sans importance dans deux semaine ou deux ans.
Accepter que nous ne pouvons tout contrôler en permanence peut être inquiétant mais peut aussi être un vrai soulagement et nous permettre de vivre en nous adaptant aux évènements sans nous mettre une pression supplémentaire. L’illusion de contrôle nous pousse à nous sentir responsables d’éléments hors de notre contrôle et devient rapidement une source de stress stérile.
Faire le point sur les conséquences réelles.
Qu’arriverait-il dans le pire des cas? Mon entreprise sera-t-elle en danger si je suis malade aujourd’hui? Mes amis vont-ils comprendre que je dois décaler notre déjeuner prévu? Vais-je prendre 5 kilos si je ne courre pas 5 kilomètres aujourd’hui? Vais-je être dévoré par le stress si je ne me rends pas à mon groupe de gestion du stress ce midi?
Il ne s’agit bien entendu pas de tout lâcher et de se complaire dans une inaction confortable mais plutôt de relativiser l’importance de ne pas avoir accompli tout ce qui était sur notre liste des choses à faire. Donner de la place à une certaine flexibilité quant à nos responsabilités.
S’autoriser à être imparfait.
Et oui, nous sommes tous imparfaits, nous ne pouvons pas être performants en toutes circonstances, nous pouvons nous autoriser aussi la colère, la peur, la tension. Nous ne sommes pas des machines, mais souvent nous attendons de nous-même une fiabilité digne d’une mécanique de haute précision. Nous pouvons essayer quelques temps, nous pourrons toujours revenir à l’exigence de perfection absolue si nous le désirons…..
Prendre conscience de nos tensions.
Apprendre à reconnaître nos signes de stress quand ils se présentent, peut nous permettre de déceler quand la pression monte de manière à ralentir le rythme, prendre de l’air et éviter de laisser la tension monter jusqu’à l’explosion. Ces signes varient selon le caractère et le mode de vie de chacun mais cela peut parfois être des petits détails comme…….. l’agacement quand votre collègue respire bruyamment…. ne pas trouver de créneau possible pour déjeuner avec des amis…..ne pas se souvenir du dernier film que vous avez vu…….
Je suis sûre que vous avez d’autres exemples……..
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